de la B201 à la 24F


Les débuts

Créée le premier juillet 1922 à Brest-Laninon, l'escadrille de reconnaissance B201 met en oeuvre des Georges Lévy 280 ch et des Farman-Lévy 450 ch. Elle arbore comme insigne un oiseau en vol, ailes déployées. Celle-ci devient 3R1 (première escadrille de reconnaissance du 3ème arrondissement maritime - Lorient) en 1925 puis 2R1 (Brest) le 8 novembre 1926. et enfin 2S1 ("S" pour surveillance) le premier avril 1928. Elle emploie alors des hydravions CAMS 55 et Gourdou Leseurre-812 et mène des missions de surveillance et de recherche de sous-marins dans les approches maritimes de Brest et Lorient et l'oiseau se mue en cormoran, la bouée Mengam fait également son apparition sur les hydravions CAM 37A. Ce cormoran survolant à basse altitude la bouée d'entrée du goulet de Brest rappelle les décollages laborieux des CAMS 33.

La débâcle

En décembre 1939, l'escadrille migre à Saint Trojan (Ile d’Oléron) pour surveiller les approches de Bordeaux. Le 23 juin 1940, elle reçoit l'ordre d'évacuer hommes et matériels à Hourtin, où les appareils seront abandonnés et le personnel évacué à Balaruc (Hérault). La 2S1 y sera dissoute le 1er août 1940.

Aux côtés des alliés

La 2S1 ne sera pas engagée dans le reste des combats. Cependant, certains marins rejoignent des unité en Afrique du Nord. Après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 8 novembre 1942, les troupes "vichyste" et les FNFL fusionnent : c'est la renaissance de l'aéronavale française ! De nombreuses flottilles naissent et parmi elles, la 5FS formée par la 4S (ex 4S1 sur Supermarine Walrus, qui deviendra la future 9F) et la 2S, et commandée par l'ancien pacha de la 2S1 : le CC Kervella (il sera d'ailleurs le premier pilote de l'aéronavale à se poser, à bord d'un MS-502, sur la base de Lann-bihoue après la guerre et en deveindra commandant de 46 à 47). La 2S voit donc le jour à Arzew (près d'Oran) le 6 novembre 1943 sous les ordres du LV Petesch. Ses Laté 298 ont pour mission la lutte ASM (anti sous-marine) en Méditerranée. La 2S est dissoute le 1er juin 1946 à Hourtin et reverse ses appareils à la 53S.

Naissance de la 24F

Crée le 15 juin 1952 sur Avro Lancaster à Lann-Bihoué à Kerembars, la Flottille 10F hérite des traditions et de l'insigne de la 2S1. Avec la renumérotation de 1953, la 10F devient 24F. De mai à septembre 1954, la 24F mettra en oeuvre des PB4Y-2 Privateers au départ de Tan Son Nhut afin de venir renforcer la 28F lors du conflit indochinois.

Neptunes et ATL

Il faudra attendre 1958 pour que la 24F délaisse ses Lancaster pour passer sur Neptune P2V-7 (ou P-2 H) et entrer dans l'ère du réacteur : en effet, le P2 Version 7 est doté, en plus de ses 2 moteurs Wright de 3500 CV, de 2 réacteurs Westinghouse J34 de 1540 kg de poussée. Les 21F, 22F et 23F ne sont alors équipées que de la version 6 du Neptune (bimoteur "pur"). En 1967 lui succède le Bréguet 1150 Atlantic lui-même remplacé en 1992 par l'Atlantique 2. Durant cette période, la 24F s'illustre sur différents théâtres extérieurs (Mauritanie, Tchad, République Centrafricaine, Océan Indien) puis est finalement mise en sommeil (une dernière fois) à Lann-Bihoué en septembre 1998.

La renaissance

La Flottille 24F est finalement réactivée le 10 mars 2000 le jour de la dissolution de la 2S (voir note 2) et met en oeuvre pour la première fois le Falcon 50 M. Elle récupère aussi dans un premier temps les aéronefs (Xingu et Nord 262), les missions et les bâtiments (site de Kermadehoy) de la 2S. Elle cède à la 28F ses Nord 262E en 2001, puis ses Xingus en 2010 et n'emploie alors plus que le Falcon 50 M dans des missions de surveillance et d'intervention maritime mais conserve ses bâtiments.

Décorations


La 2S portait avant sa dissolution la fourragère croix de guerre 14-18 qu'elle avait héritée de l'escadrille de bombardement 1B1. Cependant, le "S" de la 2S (pour escadrille, par opposotion au "F" de flottille) n'a aucun rapport avec avec le "S" de 2S1 (surveillance). Malgré celà, la 24F, peut être pour le lien qui l'a brièvement uni à la 2S (récupération de sa flotte et d'une partie de ses missions) a obtenu le droit d'en perpétuer les traditions. Seulement, pour avoir le droit de la porter, leur fourragère arbore l'insigne de la 2S.

La 24F aujourd'hui


S.A.R.

Un F50M tient l'alerte SAR 365 jours par an. En 1h (heures ouvrables) ou 2h (heures non-ouvrables), le F50M est capable de décoller pour rallier la zone d'un sinistre et venir en aide à des naufragés en leur largant une des 6 chaînes SAR embarquées à bord de l'avion.

Surveillance des approches maritimes

Il s'agit de la déclinaison "mer" du plan "VIGIPIRATE". Environ une mission quotidienne (WE compris) est dédiée à la surveillance des approches maritimes métropolitaines. Que ce soit en Atlantique, Manche ou Méditerrannée, un F50M patrouille afin de reconnaître tous les bâtiments de commerce, pêcheurs et plaisanciers faisant route vers la France. Ces missions sont aussi l'occasion de traquer les pollutions par hydrocarbures (mission "POLMAR") et d'oeuvrer ainsi pour la préservation de l'environnement et de nos côtes.

Lutte contre le narco-trafic

Déployé en Méditerranée occidentale ou en Zone Maritime Antilles Guyane (ZMAG), le F50M effectue des missions inter-administrations de repérage de narco-trafiquants afin d'endiguer les flux de stupéfiants à destination des territoires français (et européens).

Lutte contre l'immigration clandestine

Repérer des embarcations se livrant à l'immigration clandestine est aussi une des missions des équipages de la 24F. Ces embarcations, bien souvent petites et surchargées sont fragiles et, là encore, le F50M tente de les détecter au plus tôt afin d'éviter que leur périple ne se transforme en drame.

Lutte contre la piraterie

Un F50M est régulièrement déployé dans l'océan indien dans le cadre de l'opération ATALANTA dont le but est de circonscrire la piraterie dans cette zone.

Police des pêches

Le F50M est enfin utilisé en "SURPECHE" afin de vérifier que les pêcheurs français ou étranger présents dans une zone y sont bien autorisé. Travaillant étroitement avec le CNSP Etel, le F50M participe au respect des quotas de pêche et à la surveillance des ressources halieutiques.

Les "montures" de la 24F


Georges Lévy 280 ch
Farman lévy 450 ch
Farman Goliath 60
LeO H-136
CAMS 33B (nov. 26 - avril 27)
Farman Goliath 65 (mars 27 - sept. 28)
CAMS 37 (août 28 - oct. 37)
CAMS 55 (de juin 36 - juin 40)
Gourdou Leseure 812 (nov. 38 - déc. 39)

Avro Lancaster (juin 52 - mars 58)
PB4Y-2 Privateer (mai -sept. 54)
P2V-7 Neptune (mars 58 - mai 67)
Breguet 1150 Atlantic (mai 67 - nov. 92)
Atlantique 2 (nov. 92 -sept. 98)
Nord 262E (mars 2000 - mars 2001)
Embraer 121 Xingu (mars 2000 - juil. 2010)
Falcon 50 M (depuis mars 2000)

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